dimanche 16 novembre 2014

Exercice sur le fabliau « La vieille qui graissa la patte au chevalier »

Questions sur le texte

1) Relever les temps du récit  et donner un exemple.
- imparfait (une vieille paysanne possédait)
- passé simple (les deux bêtes fuirent leur enclos)
- plus que parfait (ses deux bêtes avaient disparu)
- conditionnel présent (il interviendrait)
- présent (je graisse votre patte)
- passé composé (tu n’as pas compris)
- futur (je te rendrai)
- gérondif (le prévôt, passant par là, …)

2) Qui raconte ?
Un narrateur omniscient (un témoin).

3) Comment est structuré le récit ? Diviser en parties et expliquer.
Le récit commence par l’introduction, où le narrateur présente la situation et explique les événements précédant le problème principal. Cela correspond au premier paragraphe.
Ce qui suit est la partie de problématisation, où l’on introduit la crise du récit. Cette partie correspond aux deux paragraphes suivants, dans lesquels on apprend la disparition des vaches et la réaction initiale de la paysanne qui les possédait.
La partie suivante est celle de résolution. Comme le nom le dit, c’est ici que les problèmes précédemment introduits dans le récit sont résolus. Dans le cas de ce fabliau, il s’agit du conseil de la voisine et ensuite du moment où la femme rencontre le chevalier et lui grasse la patte (au sens propre) ; le chevalier promet de lui rendre ses bêtes.
Le récit s’achève par la morale : c’est le dernier paragraphe, où l’auteur nous explique que « le pauvre est celui qui paye, toujours », ce qui est l’idée que ce fabliau cherche à transmettre aux lecteurs.
Les deux premières parties (l’introduction et la problématisation) sont écrites en discours indirect, en utilisant le passé simple, l’imparfait et le plus que parfait. La résolution et la morale, en revanche, sont caractérisées par le discours direct et l’utilisation des temps verbaux tels que le présent, le futur, le conditionnel et le passé composé, qui donnent une certaine immédiateté au récit.

4) Expliquez l'expression contenue dans le titre.
Graisser la patte à quelqu’un signifie donner de l’argent à quelqu’un pour en obtenir une faveur.

5) Y a-t-il un quiproquo ? Si oui lequel ? Expliquer.
Le quiproquo sur lequel se base le fabliau concerne l’expression présente dans le titre. Lorsque la voisine suggère à la paysanne de graisser la patte au chevalier, elle utilise cette expression au sens figuré (donner de l’argent à quelqu’un). Toutefois, la paysanne comprend cette expression au sens propre et graisse les paumes du chevalier avec du gras.

6) Ce fabliau est-il satirique ou moral ?
Ce fabliau est satirique, parce qu’il dénonce la naïveté des paysans, représentés ici par la vielle paysanne.


Transposer le texte au présent

« Une vieille paysanne possède pour toute richesse deux vaches. Ce n’est certes pas beaucoup, mais c’est là tout son bien. Elle vend leur lait pour trouver de quoi survivre.

Un matin, les deux bêtes, sans doute mal gardées, fuient leur enclos et se trouvent à vagabonder sur la route. Le prévôt, passant par là, les voit toutes deux et, les jugeant égarées, il les emmène avec lui.

La malheureuse femme découvre bientôt que ses deux bêtes ont disparu. Ses voisins la renseignent : le prévôt les a recueillies mais il ne veut pas les rendre. La malheureuse s’en va trouver l’homme, elle le supplie de lui restituer son unique bien, elle accepte même de payer une amende pour prix de sa coupable négligence. Mais elle ne peut prouver que les vaches lui appartiennent, le prévôt fait la sourde oreille.

La paysanne s’en revient chez elle, désemparée. La voyant en grande peine, sa voisine lui dit :

« Le prévôt est un homme cupide. Si tu pouvais graisser la patte au chevalier, il interviendrait sûrement auprès de ce coquin et le convaincrait de te rendre tes deux vaches. »

Voilà la vielle toute rassurée. Elle décroche un épais morceau de lard suspendu aux poutres de sa cuisine et s’en va attendre le chevalier. Quand celui-ci parait au loin, elle court à sa rencontre : elle s’empare de ses paumes et y applique plusieurs fois le morceau de gras. L’homme ne dissimule pas sa surprise :

Que fais-tu donc là ?

La pauvre femme lui répond :

Beau sire, je graisse votre patte car je ne souhaite rien de plus au monde que de récupérer les deux vaches que votre prévôt m’a injustement prises.

Le noble personnage éclate de rire et prend les courtisans de sa suite à témoins.

Tu ne comprends pas, brave femme. Mais cela est égal, je te rendrai sur le champ tes bêtes !

Ainsi s’achève cette histoire. Mais ne le remarquez-vous justement pas : le pauvre est celui qui paye, toujours, même quand il est dans son bon droit ! »

FILIP MILETIC

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